POUR UNE INTERVENTION DE GROUPE MISANT SUR LES COMPÉTENCES
L'intervention de groupe en travail social fait de plus en plus de place à l'intervention centrée sur les compétences. On retrouve aussi cette préoccupation dans plusieurs programmes novateurs pour les adolescents ayant commis des agressions sexuelles. On peut se référer à cet effet au «good way model» tel que décrit par Ayland et West (2007) ainsi que la réflexion faite dans le document «standard of care for juvenile sexual offender» de Miner, Borduin, Prescott et coll (2006).
Miser sur les compétences ne nie pas la nécessité de confronter, de remettre en question ces comportements qui ont profondément blessé les personnes qui en ont été victimes et ceux qui les entourent. Nous présupposons cependant que la très grande majorité (nous ne nions pas la possibilité de l'exception) des adolescents avec lesquels nous travaillons savent que les gestes qu'ils ont posés sont répréhensibles et sont minimalement ambivalents devant l'opportunité qui leur est donnée de remettre en question leur manière d'agir.
Nous croyons que la confrontation est plus efficace lorsqu'elle ne s'inscrit pas dans l'imposition d'un rapport de pouvoir, d'un jugement social. L'expérience nous apprend que nous acceptons mieux la confrontation si elle s'inscrit dans un rapport interpersonnel où l'on se sent respecté comme individu et que nous percevons que celui qui nous confronte croit en notre capacité d'affronter cette réalité... si difficile soit-elle.
Une chose demeure évidente pour nous: nous ne pouvons aider ces adolescents à construire des comportements plus respectueux des autres en nous basant sur leurs déficits. Seul un appui sur les compétences présentes et celles en devenir nous permet ce travail.
Nous concluons en vous présentant une adaptation du travail d'Andrew Malekoff sur l'intervention de groupe basé sur les compétences.